Pour Sandrine

Comme Lozzo, je suis de retour sur Paris et ça fait d'ailleurs du bien de savoir qu'il n'est pas trop loin. Nous sommes matériellement loin de vous mais nous pensons à vous et les voyages vers le sud seront encore plus nombreux que par le passé.

Je n'ai pas pu parler pour rendre hommage à ma grande "soeur" car pour l'instant, les mots qui me viennent sont des mots de révolte, d'incompréhension, de colère ; et ces mots-là ne sont pas les siens ; elle avait son caractère (comme les filles de la famille dirait-on) mais ces mots à elle étaient ceux de gentillesse, de douceur, d'écoute, de rire, de bonbons ...

Lorsqu'elle a appris sa maladie, elle est venue à la cité et nous avons regardé sur internet ce à quoi cela correspondait ; alors que j'essayais de relativiser pour la soulager, elle regardait les choses plus en face ; aujourd'hui, elle n'est plus là pour m'aider à matérialiser son absence et je la refuse encore. Je refuse qu'elle soit partie alors qu'elle avait fait le choix de la vie en étant opérée, alors qu'elle avait un nouveau projet devant elle.

Le temps diminuera peut-être ce sentiment d'injustice mais, dans tous les cas, j'espère pouvoir vous aider, même de loin, à transmettre à ses filles son message d'amour.

Je vous embrasse tous très fort.